Ouest France du 27 11 2023
« On prouve aujourd’hui que l’hôpital fait bloc » : à Lorient, des soignants disent leur ras-le-bol
L’ensemble du personnel de l’hôpital du Scorff, à Lorient (Morbihan), était invité par l’intersyndicale à manifester, ce lundi 27 novembre 2023, à 14 h. Plusieurs centaines d’entre eux ont répondu présent. Les tensions sociale et financière qui touchent le Groupement hospitalier de Bretagne-Sud semblent contaminer tous les étages.
- Une manifestation intersyndicale. Une intersyndicale, composée de la CGT, la CFDT, la Fédération autonome et SUD santé sociaux du Groupe hospitalier Bretagne-Sud (GHBS), appelle à une manifestation devant l’hôpital du Scorff, à Lorient (Morbihan), ce lundi 27 novembre 2023, à 14 h. Une « situation historique »
Plusieurs centaines de personnes. Ils étaient plusieurs centaines de personnes à être réunis devant l’hôpital de Lorient, dès 14 h. Une mobilisation « inédite ».
Dégradation de la qualité des soins. « Une dégradation de la qualité et de la sécurité des soins » est redoutée par de nombreux professionnels de santé de l’hôpital. La situation inquiète particulièrement à Lorient, où l’arrivée du nouveau directeur, Jean-Christophe Phélep, en juillet 2023, a généré une tension inédite. Le slogan « Phélep, démission ! » a notamment été scandé pendant la manifestation
Une situation critique déjà soulevée par les soignants
Dans un précédent courrier adressé à la direction, la communauté médicale avait déjà dénoncé la politique économique de la nouvelle direction pointant, entre autres, un projet de transformation d’une quarantaine de lits d’hospitalisation conventionnelle en hôpitaux de semaine, ou encore la suppression de pools (équipes) de remplacement paramédicaux et le non-renouvellement de contrats.
Les résidents de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Riantec, qui fait partie du Groupe hospitalier Bretagne Sud (GHBS), n’auront pas cette année de « repas tous ensemble dans le service », faute d’effectifs suffisant, déplore une aide médico-psychologique de l’établissement. Les agents et familles de résidents de Bois Joly (Ehpad également du GHBS) sont venus nombreux.
« On ne pourra pas lever tous les résidents, certains resteront en chambre. C’est un crève-cœur pour nous. »
« C’est inédit »
« On prouve aujourd’hui que l’hôpital fait bloc », livre un médecin, qui préfère rester anonyme. « Les médecins ont généralement du mal à se mobiliser. Aujourd’hui, c’est inédit », abonde-t-il.